NOTRE PATRIMOINE ET CULTURE

Découvrez le patrimoine architectural et culturel de notre commune
Château de La Chèze Côtes d'Armor

Les vestiges du château de La Chèze

Depuis le Moyen Âge, le village de La Chèze et son territoire ont traversé une histoire riche et variée. C’est d’abord un village qui va se développer au pied d’un premier château entre lesquels la rivière s’immisce. Son histoire sera intimement liée à celle de la famille de Rohan . Peu à peu, le château fort devint obsolète face au progrès de l’artillerie et fut ensuite abandonné. Il sert alors de carrière et fournit une belle matière première pour les demeures des alentours. La dernière tour, récemment restauré reste le pilier de la forteresse. Autour de cette forteresse, découvrez aussi le petit patrimoine rural qui témoigne d’un mode de vie passé..

Ecoutez un extrait de l’émission radio « Balades en Bretagne » de RCF Sud Bretagne du 18 août 2022 :

Ce fût probablement d’abord un lieu fortifié, bâti à la fin du XIIe siècle par le comte de Porhoët, vicomte de Rennes Eudon II sur un éperon schisteux, une sentinelle avancée, capable de défendre son domaine à plusieurs lieues de Josselin. Mais c’est vraisemblablement son fils, Eudon III qui fit construire l’actuel château, entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Le château constitua le principal verrou défensif dominant la vallée du Lié, en bordure d’une route importante à l’époque, et disposait de défenses naturelles qui en faisaient une place forte imprenable.
Dès 1231, le mariage d’une des filles d’Eudon III, Aliénor (ou Éléonore) de Porhoët de la Chèze, Lannouée et de Loudéac, avec Alain V, vicomte de Rohan, fit donc passer le château de La Chèze dans la famille des
Rohan. Aliénor (ou Éléonore) est connue comme dame de La Chèze. En 1267, elle exempte de la taille les habitants du bourg de La Chèze. Elle passa les dernières années de sa vie dans le château et fut enterrée à l’abbaye de Lantenac.
Plus tard, par acquêt de la châtellenie de Josselin et porté par le mariage de la fille aînée d’Olivier V de Clisson, seigneur de la Chèze et futur Connétable de France, le château sera remanié et le donjon octogonal sera construit à la fin du XIVe siècle. Le château subira les dégâts commis par les guerres et les sièges perpétrés par les Anglais pendant la guerre de Cent ans (1337-1453) ou encore pendant la guerre de succession de Bretagne (1341-1364). Il deviendra la principale résidence des Rohan aux XIVe et XVe siècles, il devient même l’un des hauts lieux du pouvoir politique breton. En mars 1461, Jean II de Rohan épousa Marie de Bretagne, fille du duc François Ier de Bretagne au château de La Chèze.
Le château subit plusieurs destructions et sièges, nottament

À partir du XVIe siècle, le château connaît un lent et inexorable déclin. Rendu vulnérable par les progrès de l’artillerie, un intérêt stratégique déclinant et peu adapté aux goûts et au confort recherchés par une aristocratie qui se tourne davantage vers des logis résidentiels, les Rohan lui préfère celui de Josselin. En 1629, conséquence des guerres de religion, le château est démantelé sur ordre du Cardinal de Richelieu. Son arrêt de mort est rendu au milieu du XVIIIe siècle,en 1723, lorsque’une partie des pierres sont vendues à la paroisse de Loudéac qui s’en sert de carrière. Ses pierres servent alors à construire l’église Saint-Nicolas, mais aussi de nombreux édifices chéziens.
Aux XIXes et XXes siècles, les ruines sont peu à peu envahies par la végétation. En 1836, il subsistait encore du château « un édifice flanqué de neuf tours dont cinq était encore apparentes ». Il fut acquis par la commune en 1979. Depuis ce temps, des associations ont entretenu régulièrement le site par des travaux d’élagage et de désherbage et ont réalisé quelques fouilles, permettant ainsi aux visteurs un libre accès en sécurité et d’y célébrer diverses manifestations autour du château (fêtes d’école, fêtes médiévales, festival du blues…). En 2005, avec la création de l’association pour la sauvegarde du château, s’esquisse un véritable projet de réhabilitation. A partir de 2015, sont entrepris des travaux de restauration de la tour d’angle octogonale et des association de bénévoles contribuent toujours de faire revivre ce site qui constitue aujourd’hui l’un des rares et des plus anciens sites du patrimoine médiéval des Côtes d’Armor.

Outre la tour polygonale, des éléments sont toujours visibles, fragments de courtine, la base des quatre tours circulaires ainsi qu’un passage souterrain creusé dans le massif. Les anciens fossés ont été transformés en promenade. Pour des raisons de sécurité, il est interdit d’entrer au milieu des ruines, cependant il est possible de se promener autour.

Les vestiges du château de La Chèze ont été classées au titre des monuments historiques le 26/09/2005 et constituent une réserve archéologique (cad. B 44a, 45, 630). La DRAC (direction régionale des affaires culturelles) rappelle que nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche. En cas de découverte fortuite d’un objet archéologique, il faut prévenir la mairie. Les contrevenants utilisant un détecteur de métaux sans autorisation s’exposent à des contraventions de cinquième catégorie (jusqu’à 1.500 euros d’amende maximum). Quant à une fouille clandestine, il s’agit d’un délit, passible de 7.500 euros d’amende.

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Le Conservatoire des anciens métiers de Bretagne

Le Conservatoire (anciennement le Centre culturel des métiers de Bretagne) est situé au bord du Lié, dans une ancienne tannerie, construite par la famille Allaire en 1880. L’ardoisier, le forgeron, le menuisier, l’imprimeur, le sabotier, le maréchal-ferrant… de nombreux ateliers sont reconstitués dans leur entièreté et vous invite à découvrir une riche collection permanente de plus d’un millier d’outils et de machines et vous plonge dans le monde du travail d’antan de notre région. Le musée retrace l’histoire d’un savoir-faire artisanal et les bénévoles de l’association œuvre pour la sauvegarde de ces connaissances et la valorisation de l’artisanat. Il rend hommage à ces métiers oubliés pour la plus part et passion d’autrefois.
Passionnés d’histoire ou flâneurs d’une heure, ce musée saura vous surprendre et vous émerveiller ! Pour que chacun puisse prendre plaisir à sa visite, le musée adapte l’accueil et les activités aux besoins spécifiques des visiteurs : visite libre ou guidée, seul en famille ou en groupe. Des ateliers et animations viennent rythmer la visite pour proposer une approche plus ludique et créative et faire de votre visite un moment de découverte et d’enrichissement culturel. Le musée est équipé d’un ascenseur et les sanitaires sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Ecoutez un extrait de l’émission radio « Balades en Bretagne » de RCF Sud Bretagne du 18 août 2022 :

Le Conservatoire des anciens métiers de Bretagne - La Chèze
Conservatoire des anciens métiers de Bretagne
1 rue du moulin 22210 LA CHEZE
Tel. 02 96 26 70 99
site : https://museedesmetierslacheze.jimdofree.com/

Période et horaires d’ouverture : de juillet à août 14h-18h
Visite de groupe et scolaire uniquement sur réservation
Prix d’entrée : Adultes, 2,50 €

Toute l’année sur rendez-vous.

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église Saint André-vue intérieure de l'église autel - La Chèze

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Louis Marie Grignion de Monfort est né le 31 janvier à Montfort-sur-Meu en Ille et Vilaine en 1673 sous Louis XIV, dans une famille profondément chrétienne de 18 enfants dont il était le deuxième . Il part au collège des jésuites de Saint Thomas Becket à Rennes, puis à 19 ans ses parents lui offrent un cheval et de l’argent pour aller au séminaire à Saint-Sulpice à Paris. Sur le pont de Cesson-Sévigné, il refuse le cheval et partira à pied. Il donne ses piécettes à des mendiants et se retrouve sans un sou, attendant tout de la providence. Après son ordination sacerdotale, à 27 ans le 15 juillet 1700, jour de la Pentecôte, il va à l’hôpital de Poitiers comme aumônier puis part en 1706 à Rome à pied demander au pape Clément XI d’être envoyé au loin à l’étranger. Il reçoit en cadeau du Pape un crucifix d’ivoire et ce dernier le convie à être Missionnaire Apostolique et à se consacrer à l’évangélisation de La France. Il part ensuite en retraite au mont Saint-Michel, puis arrive à La Chèze en mai 1707 à 34 ans. Il dormira au-dessus du porche du manoir (privé), rue de La Grange , sur 3 fagots et un oreiller en pierre que les anciens de La Chèze ont pu toucher et que nous ne retrouvons plus…si quelqu’un possède des informations à ce sujet !
Il part en mission de La Chèze avec une vingtaine de missionnaires de Saint-Brieuc , dont Mathurin son ami , vers Moncontour, Saint-Brieuc, Plumieux, La Trinité….
Auparavant, Saint Vincent Ferrier, un prêtre de l’ordre dominicain, était passé à La Chèze 3 siècle auparavant et avait annoncé la venue d’un saint qui restaurerait l’Eglise. La prédiction s’accomplit : Saint Louis-Marie Grignion de Montfort a entrepris la restauration de l’église actuelle Saint-André et il organisa une procession grandiose pour amener la statue en bois Notre Dame de la croix de La Trinité-Porhoët à La Chèze en passant par Plumieux.. Quand tout fut fini, pour remercier la providence, il décide d’allumer des feux de joie tous les soirs pendant 9 jours sur les hauteurs de La Cheze. Il guérissait les malades en leur faisant boire de l’eau claire dans laquelle il avait trempé un de ces morceaux d’étoffe qu’il distribuait dans les missions et sur lesquels était écrit le nom de Jésus. Grand orateur, il parlait en vérité sans compromission et se faisait chasser de beaucoup d’endroits. Il rencontre incompréhensions, contradictions . Il composera de nombreux cantiques chantés en l’honneur de la Croix sur les airs profanes de l’époque. Il peint des tableaux, réalise des sculptures. . Dans le chœur de l’église actuelle Saint André, se trouve un tableau peint par St Louis dans lequel la Vierge a un grand manteau pour protéger tous ses fidèles. Il meurt épuisé, à 43 ans, le 28 avril 1716, au cours d’une dernière mission. Canonisé en 1947, il est le fondateur des missionnaires de la Compagnie de Marie, de la Congrégation des Filles de la Sagesse, et des Frères de Saint-Gabriel.
L’église Saint André, anciennement chapelle Notre-Dame-de-la-Croix (XIe siècle) est devenue l’église paroissiale peu après 1806. Cette chapelle fut restaurée en 1707 par Louis Grignon de Montfort qui y établit une confrérie de la Croix. Vers 1806, elle remplace l’ancienne église paroissiale de la Madeleine, mentionnée en 1424 et détruite pendant la révolution française. Cette église conserve des fonts baptismaux en granit qui datent du XVe siècle et portent les armes des familles de Clisson, Rohan et Navarre (il s’agirait des fonts baptismaux de l’ancienne chapelle du château, propriété des ducs de Rohan). La chaire à prêcher, placé du côté gauche de la nef,  date du XVIIIe siècle. Une pierre de schiste octogonale datant du XIe siècle se trouve sur le sol de l’église Saint-André, elle fait partie du pavage d’origine de la première chapelle. Les grands arcs du carré du transept datent du 15ème siècle. A l’entrée du chœur, à droite, l’autel de 1888 et la statue du Père de Montfort tenant le crucifix , sur la gauche la statue de la très sainte Vierge, sous le nom de Notre-Dame-de-la-Croix. A la croisée des transepts, assis sur leurs nuages, ont été peint les 4 évangélistes avec leurs symboles traditionnels : l’ange pour Matthieu, le lion pour Marc, le taureau pour Luc, et l’aigle pour Jean. Dans le chœur de l’église se trouve un tableau peint par St Louis-Marie Grignion de Montfort qui représente xxxxxxxxxxxx.
Aujourd’hui, l’église Saint André est un lieu de pèlerinage en mémoire du créateur de l’ordre des montfortains.
Le clocher de l’église Saint André de La Chèze abrite 3 cloches en bronze. Elles annoncent les offices religieux et chaque jour l’Angélus (12h00 et 19h00) :

  • La plus ancienne a été baptisée en 1815 du nom de Marie Louise Claire. Elle pèse 450 Kg, mesure 91 cm de diamètre et donne le SOL. Elle est classée monument historique (inscrite par arrêté du 22 mars 1974 puis inscrite une nouvelle fois par arrêté du 12 août 1986). On peut y lire plusieurs inscriptions sur trois lignes :

L’AN DU SEIGNEUR 1815 DU REIG DE LOUIS XVIII LE 21 ME J’AI ETE NOMMEE MARIE Lse Clre PAR Mr J. LE VEXIER ET Dle MARIE L. C. DE BOSQUIEN Mr JEAN F. NOGUE (et) Dle MARIE J. BERTRAND Mr PIERRE SABLE RECr Mr N BERTRAND MAIRE M.M. BERNARD NOGUE GUILLMOTO (et) LE BORGNE FABens

Des dessins représentent le blason du fondeur BLANCHE FONDEUR. Un crucifix entre une représentation d’un évêque et d’une dame (la Vierge ?), surplombe un médaillon d’un personnage ( pape ?) Une inscription en latin : SOLI DEO HONOR ET GLORIA (A Dieu seul, honneur et gloire).

Mademoiselle Marie Louise Claire de BOSQIEN de QUILLIEN, la marraine,  demeurait au manoir de La Grange de La Chèze. Le recteur de la paroisse de La Chèze était alors Monsieur Pierre Sablé. Le maire était Monsieur N. Bertrand. Parmi les responsables de la Fabrique, on trouve Messieurs Bernard, Nogue, Guillemoto et Le Borgne.

  • Le 21 février 1993, Monseigneur Lucien Fruchaud bénit deux nouvelles cloches. » Yvonne » pèse 340 Kg et donne le LA. On peut y lire les inscriptions : Je m’appelle Yvonne. J’ai été fondue en 1993. Monseigneur Lucien Fruchaud – évêque. Marie-Thérèse Angoujard Maire de la commune de La Chèze. Pierre Moisan – recteur. Marraine – Rosalie Le Manach. Parrain – Louis Baron. Don de Louis Bouétard, Marthe Lorand et les généreux donateurs. Elle porte l’image de Notre Dame de La Croix.
  • La troisième cloche baptisée le même jour s’appelle Emilienne. Elle pèse 230 Kg et donne le SI. Ses inscriptions sont les suivantes : Je m’appelle « Emilienne. J’ai été fondue en 1993. Monseigneur Lucien Fruchaud- Evêque. Marie Thérèse Angoujard Maire de la commune de La Chèze. Pierre Moisan- recteur. Marraines : Emilie Fairier- Michèle Connan. Parrain et donateur : André Fairier. Elle porte l’image de Saint Louis Marie Grignon de Montfort.

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Le festival du blues au château

Un rendez-vous incontournable chaque été, le festival Blues au château, ce sont des découvertes musicales, une organisation conviviale et à taille humaine. La proximité entre les musiciens et le public en fait un événement vraiment exceptionnel ! Les festivaliers apprécient les nombreux concerts et sont conquis par la richesse de la programmation accessible à tous. Chaque année, pendant les quatre jours de festival, les artistes enchantent un public venu nombreux, le tout dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Le festival rassemble environ une douzaine de groupes venant de différents pays. L’association Blues au Château contribue à l’entretien et à la sauvegarde du patrimoine culturel en finançant les projets de réhabilitation du château.

Contact :
Association Blues au Château
mail : blueschateau@gmail.com
site : https://www.bluesauchateau.com/

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Carte de la Bretagne linguistique

Le gallo, l'autre langue en Bretagne

La Bretagne est un pays où l’on parle plusieurs langues. Il y a la Basse-Bretagne, à l’ouest (Breizh Izel en breton), qui est la zone traditionnelle de pratique du breton et la Haute-Bretagne, à l’est (Bertègn galezz en gallo) où se situe notre commune et où l’on parlait le gallo. Les origines du gallo remontent à la romanisation de l’Armorique entre le Ier et le Ve siècle de l’ère chrétienne. Il s’agit d’une langue romane classée parmi les langues d’oïl, issue du latin populaire comme le picard (ou le « chti ») et le français. Le terme de gallo vient d’une racine celtique «gall». Il désigne en Bretagne celui qui utilise la langue romane de la Haute-Bretagne. Le gallo porte des traces du gaulois parlé en Armorique. Il a reçu notamment des influences du breton dans l’ouest de la zone gallèse, du francique parlé par les Francs, du norois des Vikings, des langues d’oïl voisines et du français.
Riche de sa tradition orale ( devinettes, d’expressions, de dictons, de contes ), le gallo investit peu à peu la littérature écrite depuis la fin du XXe siècle. C’est une langue dont l’essentiel de la richesse tient à la campagne et la vie de la ferme. Il est encore parlé par les anciens et bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt  et d’une reconnaissance croissante par les collectivités territoriales. Aujourd’hui la population gallésante est vieillissante et il devient urgent d’encourager la transmission de la langue pour la sauvegarder.
Le gallo, comme toutes les langues, est fortement lié aux diverses expressions culturelles tels que la musique, la danse, les contes, le théâtre, les jeux et sports traditionnels ou encore les fest-noz… qui transmettent et enrichissent un patrimoine culturel immatériel abondant et diversifié.
Sur notre commune, certaines de nos associations vous invite à découvrir nos traditions folkloriques de Haute-Bretagne par la musique et la danse.

Le Comité d’Action Culturelle Sud Armor (CAC Sud 22) porte le développement de projets culturels et d’éducation populaire sur le territoire de Loudéac Communauté Bretagne Centre.
L’association rassemble une équipe bénévole super motivée, avec à leur tête Anita Rouault, présidente. Grâce à eux, le CAC Sud 22 présente chaque année un programme d’évènements et d’animations. Ils peuvent compter sur l’appui d’Isabelle, Amandine, Hélène, Julien, Brigitte et Arnaud, une équipe de professionnels qui les aident à mettre en œuvre tous ces beaux projets. Chacun peut y trouver les ressources et l’accompagnement pour développer ses propres initiatives !
Depuis 2013, le Service des Langues de Bretagne au Conseil Régional soutient un évènement qui valorise les langues : le mois du Gallo. Des animations ont lieu sur le territoire.

Plus d’informations sur https://www.cacsud22.com/

Il taet eune fai de temps, un corbin qi s’épicaillaet de jou come de née tant q’i pouaet raport q’i s’miraet en chantou d’opéra.

Un jou, Il taet chômë su ses ergots à la cime d’un bouéz é i tenaet dan son picot un fromaïje ben gouleyant. Monsieu Le rnâ par le senti attirë, l’avizit.

« J’ë si tant la fale basse… Cré nom de diou… qhi qi sent de méme ?

I s’aperchit.

« Mai qi së un vra goulipaod é ao parsu, ben qheurü de fromaïje j’vas pas m’en n’allë sans l’avair rouchë tout come ! »

I s’aperchit core pus fort é li caozi un petit come ela.

« Ben le Bonjou, Monsieu Le Corbin. Vous z’étes-ti biao anet ! Sans menteries, si votr vouéz seraet si tant pas créyabl qe votr bielles plleumes, vous devez yétr par mouins q’un chantou d’opéra !

En oueyant là, le corbin… I se bouzine.

« T’es ben damain o mai. Je sonje qe tu es vra espritë de qeneutr le don de chantou qe j’ä. Tu vouraes-ti me ouï chantë ?

– Dam vér é je sonje qe toutes les bétes du bouéz-là vouraent ben etou.

Le Corbin ouvrit don en gran son picot é ben sûr, le fromaïje cheyit. Le rna le print, le suppit é qan I fut ouillë I partit a richoler :

– En t’ermerciant bel é ben mon amin.

– Bondla, je me së fë engheuzë !

– Faot ben savaer que les grands dizous come mai mangent su le dos de yeus qi les ouéyent. La leçon-là coûte ben un fromaïje tout come.

– Mai, au mouins je ne sonje pas q’à bézer le monde come tai.

– Bondla, t’es-ti diot ! Tu t’es-ti veû : T’es tout nair, tout bouffi, ben faillï.

– Te vlà ben maovéz astour.

– Tu te créyaes biao é bon chantou… Une aotr fai, tu mangeras ton fromaïje avant de fére l’nigaod !

Jean de la Fontaine